Débat LS-003 : Qui, entre Jean Airoldi et Ricardo Larrivée, serait le plus utile comme bénévole à Haïti?

John Marinara : J’aimerais d’abord souligner que les deux protagonistes me semblent des candidats idéals pour donner un coup de main à la reconstruction du pays, car ils ont tous deux travaillé dans des conditions précaires sur le plateau des Saisons de Clôdine. Toutefois, ma légendaire intuition me porte à croire que Jean Airoldi n’arbore pas la coupe de cheveux de Rambo pour rien. Le courage et la détermination de cet homme n’ont d’égal que le nombre de femmes obèses à qui il a inculqué la règle du paréo en voyage tout inclus. Rien n’effraie notre ninja du centre d’achat qui lutte depuis tant d’années contre le mauvais goût, armé de chèques-cadeaux Terra Nostra.

Haïti a froid et ce dont ont le plus besoin les victimes de ce terrible désastre est de se voir remettre des contraventions de style parce que l’horrible t-shirt qu’ils ont reçu de la Croix-Rouge ne s’agence pas parfaitement avec le sang coagulé sur leurs tibias exposés par la malnutrition. Quelqu’un d’aussi brave que Jean Airoldi doit expliquer aux bénévoles venus des quatre coins du globe que le pantalon de travail à l’intérieur de la botte de sécurité à cap d’acier s’avère un horrible faux pas vestimentaire. Ces véritables héros méritent de se sentir désirables à nouveau lorsqu’ils extirperont un cadavre à moitié dévoré par la vermine des débris d’un orphelinat. Après tout, qui voudrait arborer un look désuet en plongeant dans une crevasse pour récupérer des restes humains?

Que dire de l’effroyable uniforme de l’armée canadienne? Notre valeureux guerrier du bon goût trouvera-t-il l’accessoire qui saura revamper le style de nos soldats? Un foulard à imprimé léopard enroulé nonchalamment autour d’une mitrailleuse C9A1, voilà un exemple de la magie Airoldi. Le casque bleu sera désormais remplacé par le chapeau à jongler cyan, orné d’une authentique plume d’oie, de quoi rendre jaloux le plus coquet des officiers.

Lorsqu’on pense à Haïti, on revoit évidemment l’image de cette main tendue, s’agitant frénétiquement vers la lumière à travers les fissures d’un immeuble effondré. Je ne peux m’empêcher de penser que si Jean Airoldi avait été sur place, c’est de la splendide manucure de cette main que l’on parlerait dans tous les bulletins de nouvelles de la planète.

Paul Gravy : Bel effort Marinara, mais tout le monde sait très bien que la famine menace beaucoup plus sérieusement le peuple haïtien que le faux pas vestimentaire. Un être aussi dévoué que Ricardo Larrivée, qui a sacrifié les plus belles années de sa vie afin d’enseigner aux matantes comment couper une tomate cerise en forme de rose pour impressionner la visite, voilà ce dont a réellement besoin un état en crise.

Lorsque les bénévoles de la Croix-Rouge débarqueront les quantités insuffisantes de nourriture de leurs camions pour les distribuer au peuple affamé, on devrait d’abord laisser Ricardo choisir tranquillement les aliments les plus frais. Il pourrait alors enseigner aux orphelins et aux personnes dont la famille a été décimée que ce n’est pas parce qu’on mange seul qu’on ne peut prendre le temps de se concocter une bonne p’tite bouffe réconfortante. Du riz sec, quelques côtes de chiens errants et des sachets de ketchup garrochés d’un hélicoptère américain : voilà un osso-buco prêt en moins de deux.

Comme on doit limiter la consommation d’eau, Chef Larrivée devra s’assurer d’en faire bon usage. Ainsi, l’eau potable ne servira qu’à essorer la salade élaborée à l’aide de la mousse qui commence à apparaitre dans les nombreux recoins humides des édifices à moitié écroulés. On récupérera le reste du précieux liquide afin de rafraichir le front suintant le travail de notre cuisinier vedette. En guise de vinaigrette, la sueur s’écoulant des aisselles parfaitement épilées de Ricardo et ses arômes balsamiques parfumés des plus nobles épices de Provence sauront régaler le plus capricieux des sans-abris jeunant depuis 4 jours.

Lorsqu’on pense à Haïti, on revoit évidemment  l’image de cette main tendue, s’agitant frénétiquement vers la lumière à travers les fissures d’un immeuble effondré. Je ne peux m’empêcher de penser que si Ricardo Larrivée avait été sur place, cette main aurait été tendue pour demander une autre part d’osso-buco.

LS-002 Gacy c. Bundy

janvier 19, 2010

Débat LS-002 : Qui, entre John Wayne Gacy et Ted Bundy, ferait le plus de victimes à Karv l’antigala?

Paul Gravy : Véritable Patch Adams du meurtre en série,  John Wayne Gacy est connu pour son grand cœur et son amour inconditionnel pour les jeunes garçons. Cette bienveillance totalement désintéressée a amené Pogo de son surnom à se déguiser en clown pour rendre visite aux enfants malades dans les hôpitaux. On raconte d’ailleurs qu’on lui aurait attribué cet attachant sobriquet parce qu’à l’instar de son aliment homonyme, Pogo le clown aurait bien meilleur goût enduit de moutarde.

Déjà initié au monde du divertissement, Gacy n’aurait aucune difficulté à convaincre ses jeunes victimes qu’il fait partie d’un sketch avec Guy Jodoin déguisé en trop serré ou qu’il a obtenu un petit rôle de soutien aussi absurde qu’inutile à la progression du scénario de marde d’un épisode de Il était une fois dans le trouble. Comme les jeunes filles ne l’intéressent pas, il devra s’entourer des célébrités les plus susceptibles de plaire au public cible à moustaches de duvet. Des figures aussi rebelles que Frank et Girard, véritables Jackass ayant aseptisé leurs défis afin de convenir à un crowd encore aux couches, devraient permettre à notre bouffon de mettre en pratique sa conception de dans la peau de Ian en un rien de temps.

Les émissions humoristiques me paraissent également un appât à jeunes boutonneux de choix pour l’oncle John. Puisque le toujours pertinent Une gonade avec ça a fort probablement un rôle à combler depuis la mystérieuse retraite prématurée de Jean-François Harrison (on raconte qu’il fait lui aussi du bénévolat à l’hôpital sous le pseudonyme de Dildo le clown), Gacy pourrait en profiter pour infiltrer le personnel de Vrak et ainsi faire d’aussi belles avances que Stéphane.

S’il met l’ensemble de ces tactiques à l’oeuvre et qu’il ne perd pas le contrôle de ses sphincters lorsqu’on présentera un extrait de Zach et Cody, Pogo le clown devrait faire un assez bon nombre de victimes à Karv l’antigala. Si tout se déroule comme prévu, on devrait lui offrir un poste d’animateur ayant à rencontrer des jeunes un peu partout au Québec et lui fournir la limousine, le chauffeur et les gagballs pour la saison d’automne 2010.

John Marinara : On peut constater à quel point sauce à poutine était inspiré pour faire une allusion aussi prévisible que Jean-François Harrison et élaborer des jeux de mots avec les titres des émissions. Moi aussi je suis capable de sombrer dans la facilité : Anal Montana.

Sur ce calembour de très bon goût, voyons maintenant comment mon poulain, l’irrésistible Ted Bundy, parviendrait à séduire un plus grand nombre d’ados que son polichinelle obèse.

Il faut savoir que Bundy n’a pas besoin de revêtir un pitoyable costume de clown pour se rendre désirable aux yeux de ses jeunes victimes. Tel un Guillaume Lemay-Thivierge assoiffé de sang et de cyprine, cet adonis de la séquestration a tout pour plaire aux petites filles. Il est jeune, de belle apparence, s’exprime bien, et contrairement à Gacy, ne semble pas résulter d’une union incestueuse. Le fait qu’il soit anglophone lui permettrait même de se faire passer pour l’un des acteurs de la série Les frères Scott, afin d’attirer de jeunes groupies dans les décors du dortoir de Dans une galaxie près de chez vous.

Bundy est un génie du mal éduqué et cultivé qui mettra à profit cette supériorité intellectuelle contre son adversaire consanguin. Il saura se taire et observer calmement les réactions lors des nominations au gala dans le but de distinguer celles qui réagiront le plus fortement à High School musical, témoignage explicite de leur précocité sexuelle. Il s’assoira le plus près possible de Marie-mai, qui ne peut se permettre de manquer un événement regroupant autant de 11-15 ans, afin de profiter du moment où elle signera des autographes pour observer ses victimes potentielles de plus près.

Son plan le plus ingénieux afin d’infiltrer le personnel de Vrak consiste probablement à prendre la place du menuisier qui outshine Stéphane Bellavance comme animateur à Méchant changement et de s’assurer d’insonoriser les murs, en plus d’affaiblir les charnières des portes de chambre de chacune des participantes. Simple, efficace et pratiquement sans éclaboussures…

Débat LS-001 : Qui, entre un hipster et un guido, survivrait le plus longtemps enfermé dans une école primaire comme dans le classique de 1991 Une nuit à l’école mettant en vedette Jessica Barker et Vincent Bolduc, mais avec un chacal en liberté pour ajouter un peu d’action?

John Marinara : C’est bien connu, du moins au Blue dog le jeudi soir, l’ironie constitue une preuve de grande intelligence. Les hipsters l’ont bien compris et semblent les seuls à saisir le niveau d’humour et d’originalité découlant de l’utilisation d’accessoires kitsch et de mauvais goût issus des générations antérieures. Dans des conditions aussi extrêmes qu’une école vide le soir de Noël, le hipster saurait évidemment user de cette précieuse qualité. Pour se réchauffer, il transformerait le local des objets perdus en véritable friperie de la rue Rachel. Le port des mitaines dépareillées pour enfants et du short d’éducation physique oublié dans le vestiaire deviendrait subitement LE look radical à adopter. Pas de Pabst Blue Ribbon à la cafétéria? Aucun problème, un berlingot de lait avec une paille en boucles, ça fait TELLEMENT 1990!

Reste maintenant à se divertir, parce qu’avec les lunettes de soleil Dora l’exploratrice, viennent de grandes responsabilités. Les bords de tableaux à craie débordent de poudre blanche et le local de musique contient des heures de musique en format cassette des classiques de notre enfance : Roboto le robot, La pipe de grand-père, Petrushka et son petit chat, J’allume une étoile, Tous les animaux du monde… ils y sont tous, ça va être aussi rad que d’écouter Back to the future pas de son au Salon officiel!

Toutes ces fins de semaine sans dormir et à faire la navette entre les after-hours des entrepôts de Villeray et le Piknic électronik ont sans doute conditionné le hipster à fonctionner normalement malgré une grave carence de sommeil, lui permettant de fuir sans problème le chacal qui m’était manifestement sorti de l’esprit en écrivant les premiers paragraphes. S’il devait, dans le pire des cas, affronter la bête, un résumé exhaustif des films de Wes Anderson et des paroles de Lhasa de Sela devrait lui permettre d’endormir l’animal en un rien de temps.

Une attitude décontractée et détachée, alliée à une bonne dose d’ironie, voilà qui devrait permettre à cet individu hautement supérieur de sortir vainqueur de ce duel contre son propre ennui. Honnêtement, à part en se couchant en position fœtale parce qu’il n’a pas pensé à apporter des réserves de protéines en poudre, je parviens mal à imaginer comment un stupide guido parviendrait à survivre à cette épreuve.

Paul Gravy : D’abord bonjour à tous. J’suis presque content de pouvoir partager mon opinion sur un sujet aussi fondamental en plus de participer à une version écrite de La joute dont les thèmes auraient été choisis par un nombriliste atteint du syndrome de Peter Pan. J’tiens également à préciser que je n’ai jamais lu de revues de lutte, malgré ce que raconte mon collègue. Tu m’impressionneras toujours par la subjectivité de tes propos, Marinara.

Autant que j’puisse faire preuve de préjugés non fondés envers les guidos, il me parait évident qu’ils sont en meilleure condition physique que les hipsters. Au nombre d’heures qu’ils passent à se contempler en levant des poids devant un miroir d’un Fit for life ouvert 24h et à faire du jogging en plein hiver avec des shorts par-dessus leurs collants en spandex, tout ce travail doit servir à quelque chose d’autre qu’à séduire des serveuses du Macaroni bar. Donc sur le plan physique, le guido plante totalement le fumeur de cigarettes importées et se débarrasse de ton hostie de chacal inutile en lui brisant l’dos.

Il ne faudrait pas oublier non plus qu’au lieu de perdre son temps à écouter des films cultes, le guido a appris la vie devant les films catastrophe que V télé a à lui offrir après qu’il ait regardé ses chums participer à Wipe-out.  Il utilisera un mélange de sa propre urine et de pâte à modeler Playdoh du local d’arts plastiques pour faire tenir ses cheveux et profitera de son passage pour rafraichir son teint orangé à l’aide de crayolas non toxiques.

Ce qui m’inquiète un peu, c’est qu’il s’épuise à force de soulever des medecine balls dans le gymnase pour ne pas perdre la forme, négligeant ainsi son alimentation. Bien que la carcasse du chacal s’avère une bonne source de protéines, je doute que le guido soit capable d’allumer un feu sans l’allume-cigarette de sa Subaru à motifs Ed Hardy. Je demeure néanmoins confiant que la lumière du soleil, concentrée par les pierres précieuses de plastique de son t-shirt v-neck, parvienne à le réchauffer.

Les Sauces

janvier 14, 2010

Ah! Le 21e siècle et ses excès, ses tendances aussi ridicules que passagères, son hyper sexualisation et autres termes prisés par les médias écrits… Trêve d’introduction générique cheezy digne d’une dissertation de CEGEP. Bienvenue sur Les Sauces : haut lieu de la remise en question et du jugement éthico-intellectuel de coin de bar.

Je suis John Marinara, détenteur absolu de la vérité. Narcissique assumé et enfant-roi de la génération meilleure que la tienne, je méprise tout ce qui ne rejoint pas mes goûts en matière de culture et de valeurs. J’emploie des anglicismes douteux afin d’exposer fièrement mon urban lifestyle et que personne n’ose remettre ma supériorité intellectuelle en question, car j’ai passé 3 ans à tenter de survivre à mes hangovers dans les classes d’une Université du Québec à quelque part (UQAQ). Par-dessus tout, je méprise mon collègue et corédacteur Paul Gravy, avec qui je débattrai de sujets d’une grande profondeur.

Paul est le genre de dude qui lisait des revues de lutte au secondaire. Je ne le laisserai pas se présenter pour éviter qu’il ruine mon introduction avec son vocabulaire de gars qui a fait une technique et qui se tient à la Cage aux sports. Il jouera le rôle de l’obèse habillée en Roxy qui accompagne ses jolies copines dans les bars, mais dans son cas, il aidera à mettre en valeur mon talent de rédacteur plus qu’évident.

Le principe est simple, chaque semaine Paul et moi prendrons position sur un sujet des plus philosophiques. Vous déciderez ensuite du vainqueur de ce bras de fer intellectuel en plus de nous faire part de vos commentaires, que je prendrai soin de filtrer afin de ne jamais perdre la face.

– John Marinara et l’équipe de Les Sauces (c.-à.-d. l’autre dude pas à la mode)